Revue de presse #3

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Revue de presse – Juillet 2021

Une sélection des dernières publications scientifiques sur l’agroforesterie au sens large, dont nous traduisons les résumés.

Au sommaire ce mois-ci :

  • Des pommiers à l’ombre des arbres : nos collègues français de l’UMR ABSYS, à Montpellier ont analysé l’effet de l’ombrage sur la croissance et le développement de pommiers cultivés en agroforesterie. Un essai système agroforestier singulier dans lequel les fruitiers ne sont pas, pour une fois, les arbres les plus hauts ! Le système présente en effet 3 strates avec : des herbacées, des pommiers, et plus haut des noyers à bois plantés il y a plus de 25 ans.
  • Fertilité du sol et vers de terre : nos collègues français de l’UMR Eco&Sols, à Montpellier également, ont étudié l’effet de la distance aux bandes herbacées, avec ou sans arbres, sur la fertilité du sol et les communautés de vers de terre
  • Stock et stockage de carbone sous les haies : on continue sur le sol, avec une méta-analyse (c’est-à-dire une « analyse d’analyses ») de chercheurs allemands qui ont estimé et comparé les stocks de carbone dans le sol et dans la biomasse des haies, à partir de données expérimentales déjà publiées
  • Agroforesterie, biodiversité et services écosystémiques : ici les chercheurs, dont des chercheurs CIRAD et INRAE, ont fait une méta-analyse de méta-analyses (soit une analyse d’analyses d’analyses !) pour quantifier les effets de différentes stratégies de diversification des systèmes agricoles, dont l’agroforesterie sous toutes ses formes, sur la biodiversité et plus largement les services écosystémiques (productivité, régulation qualité et quantité d’eau, régulation des bioagresseurs, …)
  • L’art pour sensibiliser aux arbres : un article d’une revue de Paysage qui retrace l’expérience menée par l’association des Planteurs Volontaires auprès d’élèves d’un lycée agricole
  • Ongulés et régénération de la dehesa : des chercheurs espagnols s’intéressent aux pratiques de gestion des ongulés domestiques (bovins, ovins) et sauvages (cerfs), dont l’effet sur la croissance des jeunes chênes n’est pas neutre
  • Aliments issus des arbres tropicaux : des chercheurs de différentes universités européennes passent en revue les bénéfices des produits alimentaires issus des arbres, en termes d’environnement, de nutrition et de moyen de subsistance pour les populations rurales, et s’interrogent sur les moyens de mieux intégrer ces productions dans les systèmes alimentaires
  • Sécurité alimentaire et Agroforesterie urbaine : et si les fruits et les noix produits en milieu urbain présentaient de forts taux de contaminants ? Deux chercheuses américaines ont passé en revue la bibliographie existante pour en faire une synthèse.
  • Biomasse ligneuse vs. fuel : cet article italien compare la durabilité de différents systèmes de TCR (taillis à courte rotation) vs. chaudière à fuel pour produire de l’énergie thermique.
  • Auxiliaires et ravageurs des cultures : quelles sont les caractéristiques des ennemis naturels et des ravageurs en agroforesterie par rapport aux cultures sans arbres ? Quelques réponses dans cet article de nos collègues anglais !

Bonne lecture !

Adaptation du pommier à l’ombre en agroforesterie : une approche architecturale

L’expression des traits d’adaptation à l’ombre est censée être plus forte en cas de faible luminosité et peut être préjudiciable à la floraison et au rendement. Notre étude a porté sur l’expression des traits d’adaptation à l’ombre des pommiers (Malus domestica Borkh. ‘Dalinette’) dans un système agroforestier. Dans cette étude, l’architecture de 45 pommiers dans leur troisième et quatrième année a été minutieusement décrite et analysée à l’échelle de l’arbre, en fonction de la quantité de lumière reçue par l’arbre. La phénologie des grappes de fleurs et la relation entre la surface foliaire et l’initiation florale ont également été examinées. Résultats : Le nombre de pousses en croissance et la surface foliaire ont été réduits par l’ombrage, même si la surface foliaire spécifique a augmenté avec l’ombrage. L’ombrage n’a pas modifié la croissance primaire mais a diminué la croissance secondaire, de sorte que les pousses de pommiers sous ombrage étaient plus minces, avec un effilement plus faible et un nombre et une proportion réduits de grappes de fleurs. La corrélation entre l’initiation florale et la surface foliaire était élevée autant en pleine lumière qu’en lumière modérée, mais pas pour les pommiers en faible lumière. L’ombre n’a pas eu d’impact sur la date de débourrement et les premiers stades phénologiques des grappes de fleurs, mais elle a réduit le nombre de jours de pleine floraison. Nos résultats suggèrent ainsi que si l’architecture des pommiers est modifiée par une réduction de l’intensité lumineuse, ce n’est pas avant une réduction de 65% que la capacité à produire des fruits est entravée. Ces résultats pourraient aider à optimiser la conception de systèmes agroforestiers à base de pommiers.

Pitchers B, Do F, Pradal C, Dufour L, Lauri PE, 2021.Apple tree adaptation to shade in agroforestry: An architectural approach. American Journal of Botany, 108(5), 732-743. https://doi.org/10.1002/ajb2.1652 (texte intégral réservé aux abonnés)
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Les arbres et les linéaires sous arborés contribuent tous deux à modifier la fertilité du sol et les communautés d’organismes du sol dans un système agroforestier

Les systèmes agroforestiers étudiés ici sont des systèmes de culture en couloir intégrant des arbres alignés dans la parcelle, et des bandes de végétation herbacée sous les arbres (linéaires sous-arborés ou LSA). Bien que de tels systèmes puissent avoir un effet positif sur la fertilité du sol, les rôles respectifs des arbres et de la végétation du LSA dans la formation de cet effet restent à déterminer. Nous avons étudié l’effet de la distance des LSA avec ou sans arbres (noyers hybrides) sur la fertilité du sol et les communautés de vers de terre dans une parcelle méditerranéenne de 20 ans cultivée en intercalaire avec des tomates (Vézénobres, Gard). Nous avons déterminé les effets de i) la présence d’arbres, ii) la distance au LSA (0 m, 1 m et 2,5 m) et iii) la distance à l’arbre, sur la biomasse et la respiration microbienne, la densité des vers de terre et les teneurs en carbone (C), azote (N) et phosphore (P) du sol, dans l’horizon 0-25 cm, à trois saisons d’échantillonnage. Résultats : Les LSA présentaient un ratio entre le C de la biomasse microbienne et le C organique du sol plus élevé par rapport au carbone organique du sol, un quotient métabolique microbien plus faible et une densité de vers de terre plus élevée que les allées cultivées, et ce, indépendamment de la présence d’arbres. En présence d’arbres, la teneur en carbone organique du sol était plus élevée. Le P disponible et la biomasse microbienne augmentaient à 1 m de l’arbre dans les LSA et la densité des vers de terre et la biomasse microbienne étaient plus élevées à 1 m qu’à 2,5 m du LSA. Il semble ainsi que les LSA constituent un abri efficace pour les vers de terre et favorisent une biomasse microbienne élevée et efficace tout au long de l’année (avec ou sans arbres), probablement en raison de la végétation diversifiée et de l’absence de perturbation dans le LSA. Les mécanismes par lesquels ces changements pourraient avoir un impact sur l’allée de culture restent toutefois à étudier.

D’Hervilly C, Marsden C, Capowiez Y, Béral C, Delapré-Cosset L & Bertrand I., 2021. Trees and herbaceous vegetation strips both contribute to changes in soil fertility and soil organism communities in an agroforestry system. Plant & Soil 463, 537-553 https://doi.org/10.1007/s11104-021-04932-x (texte intégral réservé aux abonnés)
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Séquestration du carbone dans la biomasse et le sol des haies en zone climatique tempérée

L’établissement de haies, une forme traditionnelle d’agroforesterie dans la zone climatique tempérée, peut être une stratégie prometteuse pour augmenter les puits de carbone et atténuer le changement climatique. Nous avons donc réalisé une méta-analyse [c’est-à-dire une analyse d’un grand jeu d’analyses pré-existantes] compilant les données de 83 sites sur les stocks de carbone organique du sol (SOC) sous les haies, en comparaison avec les stocks dans les cultures et dans les prairies adjacentes, ainsi que les données sur la biomasse de 64 haies. En moyenne (± écart-type), l’établissement de haies sur des terres cultivées a augmenté les stocks de carbone organique du sol de 32 % (± 23%) sous la haie. Aucune différence significative n’a été constatée entre les stocks de SOC des haies et ceux des prairies. Le stock moyen de biomasse aérienne était de 47 ± 29 tonnes de C/ha. Une seule étude a rapporté des mesures des stocks de biomasse souterraine et des ratios racines/tiges. Sur la base de ces mesures, un stock moyen de biomasse souterraine de 44 ± 28 t de C/ha a été estimé, mais avec une grande incertitude. Au total, on estime que les haies stockent 104 ± 42 t/ha de plus de C que les terres cultivées, la biomasse contribuant pour 84 % (87 ± 40 t de C/ha) et le sol pour 16 % (17 ± 12 t de C/ha) à cette quantité. Le stockage total de C avec l’établissement de haies sur des terres cultivées pourrait être comprise entre 2,1 et 5,2 t/ha/an pour une période de 50 et 20 ans, respectivement. Nos résultats indiquent que les stocks de carbone dans les haies sont en moyenne comparables aux estimations pour les forêts. L’établissement de haies, en particulier sur les terres cultivées, peut donc être une option efficace pour la séquestration du carbone dans les paysages agricoles tout en améliorant la biodiversité et la protection des sols.

Drexler S., Gensior A. & Don A., 2021. Carbon sequestration in hedgerow biomass and soil in the temperate climate zone. Reg Environ Change 21, 74 (2021). https://doi.org/10.1007/s10113-021-01798-8 (texte en Open access)
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Effets positifs mais variables de la diversification des cultures sur la biodiversité et les services écosystémiques

La théorie écologique suggère que la biodiversité a un effet positif et stabilisateur sur la fourniture de services écosystémiques. Toutefois, les effets de l’augmentation de la diversité des espèces ou des variétés de cultures dans les agroécosystèmes sont encore à l’étude. Les preuves empiriques disponibles sont fragmentaires en termes de portée et de contextes agronomiques et géographiques, et les impacts sur les services écosystémiques peuvent dépendre du type de stratégie de diversification utilisée. Pour évaluer de manière robuste les effets de la diversification des cultures dans les agroécosystèmes, nous avons compilé les résultats de 95 méta-analyses intégrant 5156 expériences menées sur 84 années expérimentales et représentant plus de 54 500 observations appariées sur 120 espèces de cultures dans 85 pays. Dans l’ensemble, notre synthèse des données expérimentales recueillies dans le monde entier montre que la diversification des cultures améliore non seulement la production végétale (effet médian de +14 %), mais aussi la biodiversité associée (+24 %, c’est-à-dire la biodiversité des plantes et des animaux non cultivés) et plusieurs services écosystémiques de soutien et de régulation, notamment la qualité de l’eau (+51 %), la lutte contre les parasites et les maladies (+63 %) et la qualité des sols (+11 %). Cependant, les résultats pour chaque service écosystémique individuel varient considérablement entre les différentes stratégies de diversification telles que l’agroforesterie, les cultures intercalaires, les cultures de couverture, la rotation des cultures ou les mélanges de variétés. L’agroforesterie est particulièrement efficace pour fournir plusieurs services écosystémiques, à savoir la régulation et la qualité de l’eau, la régulation des ravageurs et des maladies, la biodiversité associée, la productivité et la qualité du sol à long terme. Les mélanges de variétés, en revanche, fournissent les bénéfices les plus faibles, tandis que les autres stratégies présentent des résultats intermédiaires. Nos résultats soulignent que si l’augmentation de la diversité des espèces ou variétés de cultures dans les agroécosystèmes représente une stratégie très prometteuse pour une gestion plus durable des terres, contribuant à l’amélioration des rendements, de la biodiversité et des services écosystémiques, certaines stratégies de diversification des cultures sont plus efficaces que d’autres pour soutenir les services écosystémiques clés.

Résumé des effets des 5 stratégies de diversification d’après la méta-analyse de Beillouin et al., 2021. Légende : cercle + vert = effet positif significatif ; cercle – rouge = effet négatif significatif ; cercle vide gris = pas d’impact significatif ; ? = pas de données disponibles
Beillouin, D., Ben‐Ari, T., Malezieux, E., Seufert, V. and Makowski, D., 2021. Positive but variable effects of crop diversification on biodiversity and ecosystem services. Global Change Biology 00, 1-14. https://doi.org/10.1111/gcb.15747 (texte intégral réservé aux abonnés)
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Rêver la forêt, cultiver les arbres

Expériences sylvo-artistiques et de plantations agroforestières avec les élèves d’un lycée agricole du Nord de la France

« Cette contribution propose le récit d’une expérience artistique et de plantations agroforestières menées par une association [Les Planteurs Volontaires] auprès d’élèves d’un lycée agricole du Nord de la France. Ce texte souhaite rendre compte de démarches menées dans un cadre pédagogique qui tend à bousculer les cadres de pensée, en insufflant le rôle des arbres et de la forêt auprès d’une profession parfois oublieuse de l’« outil arbre ». En travaillant sur la nature esthétique et symbolique de l’arbre, ces élèves ont marché dans les traces d’un long héritage, d’une longue filiation culturelle de leur métier à la sylve. Ils ont su grâce à l’arbre se projeter dans une temporalité autre, qui n’est plus celle de l’urgence, mais celle de l’introspection. Nécessaire regard à porter au cœur de soi et aux contours d’une profession qui se doit de questionner sa pratique, de réinventer son rapport au lieu, de projeter son destin. C’est l’histoire de cet apprivoisement culturel de l’arbre par le monde agricole que tente de narrer ce texte. »

Guillou A, 2020. Rêver la forêt, cultiver les arbres, Projets de paysage 22. https://doi.org/10.4000/paysage.7698  (texte en Open access)
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Effets de la gestion des ongulés domestiques et sauvages sur la taille et l’architecture des jeunes chênes

Les chênes dispersés dans les systèmes sylvopastoraux traditionnels (les « dehesas« ) fournissent des services écologiques importants. Cependant, l’intensification de l’élevage appliquée à ces systèmes au cours du siècle dernier a affecté l’architecture des jeunes plants de chêne. Cette pratique inadaptée de gestion des parcours met en péril la durabilité à long terme du système. Nous examinons ici les altérations de l’architecture des chênes en régénération dans les dehesas méditerranéennes sous trois régimes de gestion : (1) une gestion traditionnelle avec pâturage extensif des moutons ; (2) une gestion commerciale avec pâturage extensif des bovins, et (3) un pâturage des cerfs sauvages à des taux de charge modérés (<0,11 unités de bétail/ha). L’architecture des plantes a été considérablement modifiée dans les dehesas pâturées par les bovins, avec une réduction de 50 % des rapports hauteur-diamètre des plantes, par rapport aux dehesas pâturées par les moutons où prédominent les plantes avec des rapports hauteur-diamètre plus élevés. Les jeunes plants de chêne, cependant, ont montré une architecture moins altérée et une probabilité moindre de dommages à l’apex des pousses (différence de facteur 0,20) dans les zones où les cerfs broutaient à des taux de charge modérés. En outre, les jeunes plants de chêne qui présentaient une architecture individuelle à tiges multiples étaient plus chétifs (valeurs plus faibles du rapport hauteur de la couronne-diamètre) dans les zones où le bétail pâturait que dans les zones sauvages (différence de 0,78 fois). La présence d’arbustes, quel que soit le mode de gestion, a contribué à l’augmentation de la hauteur des plants, sauf lorsque les arbustes étaient situés sous le couvert des arbres. À l’inverse, les plants sans protection arbustive présentaient une architecture rabougrie avec des diamètres basaux bien développés mais une stature courte. Les pratiques durables appropriées devraient inclure la réduction du taux de chargement du bétail, la promotion du pâturage traditionnel des moutons, la préservation des arbustes nourriciers et la clôture des individus rabougris ainsi que la taille des pousses basales. Notre étude indique que la gestion peut avoir des conséquences importantes sur la régénération des dehesa via des altérations de l’architecture végétale et donc sur la durabilité du système.

López-Sánchez A, Roig S, Dirzo R & Perea R, 2021. « Effects of Domestic and Wild Ungulate Management on Young Oak Size and Architecture » Sustainability 13, no. 14: 7930. https://doi.org/10.3390/su13147930 (texte en Open access)
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Le potentiel sous-exploité des aliments provenant d’arbres tropicaux pour les systèmes alimentaires durables du 21e siècle

Le système alimentaire mondial est à l’origine d’une dégradation de l’environnement à grande échelle et contribue largement au changement climatique. Sa faible diversité et son incapacité à produire suffisamment de fruits et de légumes contribuent à une crise sanitaire mondiale. L’extraordinaire diversité des espèces d’arbres tropicaux est de plus en plus reconnue comme étant vitale pour la santé planétaire et particulièrement importante pour soutenir l’atténuation du changement climatique. Cependant, ces arbres tropicaux sont mal intégrés dans les systèmes alimentaires. La diversité des arbres tropicaux offre un potentiel pour la production durable de nombreux aliments, fournissant des avantages en termes de moyens de subsistance et de multiples services écosystémiques, y compris une meilleure nutrition humaine. Nous présentons tout d’abord une vue d’ensemble de ces avantages environnementaux, nutritionnels et de subsistance et montrons que les aliments provenant des arbres contribuent de manière importante à l’apport critique en fruits et en micronutriments (vitamines A et C) chez les populations rurales, sur la base de données provenant de sites dans sept pays (Bénin, Cameroun, République démocratique du Congo, Equateur, Kenya, Sri Lanka et Vietnam). Ensuite, nous discutons de plusieurs risques et limites qui doivent être pris en compte lors de la mise à l’échelle de la production alimentaire à base d’arbres tropicaux, y compris l’importance de la diversité des systèmes de production et les risques associés à l’approvisionnement des marchés mondiaux. Nous concluons en discutant de plusieurs interventions s’attaquant aux obstacles techniques, financiers, politiques et au comportement des consommateurs, susceptibles d’augmenter la consommation et la production d’aliments issus d’arbres tropicaux, afin de catalyser une transition vers des systèmes alimentaires mondiaux plus durables.

Jansen M, Guariguata MR, Raneri JE, Ickowitz A, Chiriboga-Arroyo F, Quaedvlieg J, Kettle CG, 2020. Food for thought: The underutilized potential of tropical tree-sourced foods for 21st century sustainable food systems. People and Nature 2, 1006-1020. https://doi.org/10.1002/pan3.10159 (texte en Open access)
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Considérations relatives à la sécurité alimentaire des systèmes agroforestiers urbains cultivés dans des environnements contaminés

L’intérêt pour les jardins urbains et les forêts alimentaires et leur mise en place n’ont cessé de croître ces dernières années. La production alimentaire en milieu urbain comporte toutefois des défis, notamment en ce qui concerne la sécurité des cultures comestibles cultivées dans des environnements qui contiennent des contaminants potentiels. Bien qu’il existe quelques études sur la sécurité alimentaire des cultures annuelles en milieu urbain, la littérature est limitée quant aux risques relatifs des forêts alimentaires urbaines qui comprennent des arbres et des arbustes produisant des fruits et des noix. Cette étude donne un aperçu de la capacité potentielle des espèces ligneuses (arbres et arbustes) à accumuler des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des métaux lourds et des métalloïdes, dans le cadre de la sécurité de la production alimentaire en milieu urbain. Les tendances générales relevées lors de l’examen de la littérature existante indiquent (a) un risque moindre d’accumulation de métaux lourds et de HAP chez les espèces ligneuses par rapport aux légumes, et (b) une accumulation moindre dans les fruits des espèces ligneuses par rapport aux autres parties de la plante de ces mêmes espèces. Cependant, ces tendances ne sont pas toujours cohérentes et l’accumulation des contaminants dépend de divers facteurs tels que la concentration d’un élément donné dans l’environnement, le type de contaminant, le type d’espèce et la variété des espèces. Cette étude met en évidence le besoin crucial de recherches supplémentaires sur la sécurité de la culture de fruits et de noix comestibles sur des arbres et des arbustes dans des environnements urbains qui peuvent contenir des contaminants.

Romanova O, Lovell S, 2021. Food safety considerations of urban agroforestry systems grown in contaminated environments. Urban Agriculture & Regional Food Systems 6. https://doi.org/10.1002/uar2.20008 (texte en Open access)
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Durabilité environnementale de l’énergie produite par la biomasse ligneuse du taillis à courte rotation (TCR) de peuplier

Comme cela a été démontré depuis un certain temps, la réduction des gaz à effet de serre dans l’atmosphère peut également avoir lieu en utilisant la biomasse agroforestière. Le taillis à courte rotation (TCR) est l’une des sources de production de biomasse ligneuse. Dans notre travail, l’offre de biomasse ligneuse a été considérée en examinant quatre cycles de coupe différents (2, 3, 4 et 5 ans) et, pour chacun, le potentiel de réchauffement global (PRG) a été évalué selon la méthode du GIEC 2007. En ce qui concerne le cycle de rotation, quatre systèmes de récolte de la biomasse caractérisés par différents niveaux de mécanisation ont été analysés et comparés. Dans cette étude, on a supposé que la biomasse produite par les plantations TCR était brûlée dans une centrale électrique à biomasse de 350 kWt pour chauffer un bâtiment public. L’impact environnemental généré par la production de 1 GJ d’énergie thermique a été évalué pour chacun des systèmes examinés, en considérant l’ensemble du cycle de vie, de la phase de terrain à la production d’énergie. Les résultats ont été comparés à ceux obtenus pour produire la même quantité d’énergie thermique à partir d’une chaudière diesel. En comparant les deux types de production analysés, il a été démontré que la production et l’utilisation de la biomasse forestière pour obtenir de l’énergie thermique peut conduire à une réduction du potentiel de réchauffement global de plus de 70% par rapport à l’utilisation de combustibles fossiles.

Sperandio G, Suardi A, Acampora A, Civitarese V, 2021. Environmental Sustainability of Heat Produced by Poplar Short-Rotation Coppice (SRC) Woody Biomass. Forests. 2021; 12(7):878. https://doi.org/10.3390/f12070878 (texte en Open access)
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Évaluation d’une approche basée sur les traits pour étudier les communautés d’ennemis naturels et de ravageurs des systèmes agroforestiers

Les systèmes agricoles diversifiés, par exemple ceux qui intègrent des éléments d’agroforesterie, ont été proposés comme une solution permettant de maintenir et d’améliorer de multiples services écosystémiques. Cependant, la diversification de l’habitat dans et autour des champs arables a des effets complexes et parfois contradictoires sur les ravageurs invertébrés des cultures et leurs ennemis naturels. Cela entrave l’élaboration de recommandations politiques visant à promouvoir l’adoption de telles stratégies de gestion pour la fourniture de services naturels de lutte contre les ravageurs. Ici, pour la première fois, nous avons adopté une approche basée sur les traits [c’est-à-dire les caractéristiques des invertébrés et non pas leur appartenance à un taxon] pour étudier l’effet du système agricole sur les communautés de plantes, d’herbivores invertébrés et d’ennemis naturels invertébrés. Nous avons ensuite évalué cette approche en comparant les résultats à ceux obtenus par une approche taxonomique traditionnelle. Dans chacune des trois fermes en activité, nous avons prélevé des échantillons dans un champ agroforestier (un système agricole diversifié comprenant des allées de cultures arables séparées par des rangées d’arbres), et dans une zone non diversifiée appariée de la ferme (champ témoin arable). Chacun des 96 points d’échantillonnage a été échantillonné entre 8 et 10 fois, ce qui a permis d’obtenir 393 318 spécimens d’invertébrés provenant de 344 groupes taxonomiques. La spécialisation du régime alimentaire ou la granivorie, l’absence de stade nymphal et les caractéristiques des ailes chez les invertébrés, ainsi que la floraison tardive, la courte durée de la floraison, le port rampant et la pérennité chez les plantes, étaient des caractéristiques des invertébrés plus fortement associées aux allées de cultures agroforestières qu’aux champs de contrôle arables. Nous supposons que cela résulte de la réduction des perturbations de l’habitat et de l’augmentation de sa complexité dans le système agroforestier. La richesse et la diversité taxonomiques étaient plus élevées dans les allées de cultures agroforestières que dans les champs de contrôle arables, mais ces effets étaient plus forts aux niveaux trophiques inférieurs. Cependant, la diversité des traits fonctionnels des ennemis naturels était significativement plus élevée dans les allées de cultures agroforestières que dans les champs de contrôle arables, suggérant un meilleur niveau de biocontrôle, qui n’a pas été détecté par les mesures traditionnelles de diversité. Sur huit taxons de ravageurs clés, trois étaient significativement réduits dans le système agroforestier, tandis que deux étaient plus abondants, par rapport aux champs de contrôle arables. Les approches basées sur les traits peuvent fournir une meilleure compréhension mécaniste des effets du système agricole sur les ravageurs et leurs ennemis naturels, nous recommandons donc leur application et leur test dans les études futures des systèmes agricoles diversifiés.

Staton, T., R. J. Walters, J. Smith, T. D. Breeze, and R. D. Girling. 2021. Evaluating a trait-based approach to compare natural enemy and pest communities in agroforestry vs. arable systems. Ecological Applications. https://doi.org/10.1002/eap.2294 (texte en Open access)
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